6 octobre 2025
L’intranet est un point d’entrée central de la communication interne : il concentre information, communication, documentation et applicatifs métiers et outils pratiques. Mesurer ses usages et son efficacité permet non seulement de mieux comprendre comment les collaborateurs s’approprient ce canal mais aussi d’identifier les leviers d’amélioration pour en renforcer l’impact.
Dans notre précédent article, nous avons montré pourquoi mesurer la communication interne est devenu incontournable : parce qu’elle doit prouver sa valeur, accompagner la stratégie de l’entreprise et répondre aux attentes des collaborateurs. Mais aujourd’hui, les communicants internes ne peuvent plus se limiter à des indicateurs de surface. Pour progresser, ils ont besoin de KPIs* structurés et d’outils fiables.
Par exemple, prenons l’Observatoire de l’Intranet 2025 d’Arctus : il illustre parfaitement cette démarche de mesure. Bien qu’il s’agisse d’un outil d’analyse global et non spécifique à une organisation ou à un intranet, il offre une lecture précieuse des grandes tendances du digital interne.
Dans cet article, découvrons comment les outils d’analyse en 2025 permettent de comprendre les usages, d’identifier les contenus à valeur ajoutée et d’orienter les décisions stratégiques, pour faire de votre intranet un véritable levier de pilotage par la donnée.
Pendant longtemps, l’évaluation d’un intranet s’est appuyée sur quelques indicateurs basiques : le nombre de connexions, les pages les plus vues ou encore le volume de contenus publiés. Ces données constituent une première base solide, elles permettent de poser les fondations d’une culture de la donnée et de sensibiliser les parties prenantes à l’intérêt de mesurer.
Mais ces indicateurs restent descriptifs : ils donnent une photographie utile, sans fournir toute la profondeur nécessaire pour piloter.
Trois limites apparaissent rapidement :
L’enjeu n’est pas de remplacer les indicateurs “primaires” mais de les considérer comme un point de départ à approfondir.
Pour avancer, il faut donc les compléter par des données plus fines, plus qualitatives et reliées directement aux objectifs stratégiques. Aller au-delà de la mesure, c’est donc faire évoluer la démarche vers une logique de pilotage : transformer les données en recommandations, les recommandations en décisions et les décisions en améliorations tangibles.
En pratique, la démarche doit être progressive :
Les solutions disponibles aujourd’hui afin d’analyser les données de son intranet permettent de couvrir différents niveaux de besoin. On distingue généralement trois familles :
La plupart des plateformes intègrent leurs propres modules statistiques.
SharePoint (Microsoft 365) propose des rapports sur la fréquentation, la consultation des pages ou encore les contributions.
De nombreux éditeurs (Powell, Unily, LumApps, etc.) offrent également des interfaces simplifiées pour suivre les statistiques à travers des tableaux de bord.
Ces solutions sont faciles à mettre en œuvre car elles sont incluses dans l’écosystème déjà en place. Leur limite : elles restent centrées sur quelques indicateurs (parfois basiques) et n’offrent pas toujours la profondeur nécessaire pour analyser finement les comportements parfois spécifiques à une entreprise.
En complément des outils natifs intégrés à votre intranet, vous pouvez faire appel à des solutions gratuites, incluses dans vos licences ou payantes pour obtenir des exports ou tableaux de bord plus fournis.
Ils nécessitent parfois une intégration technique plus poussée mais offrent une richesse d’analyse qui va bien au-delà des indicateurs primaires.
Contrairement aux outils intégrés ou spécialisés qui se concentrent principalement sur l’analyse des usages au sein de l’intranet, les solutions BI permettent de croiser ces données avec d’autres indicateurs stratégiques de l’entreprise.
Elles ne se limitent donc pas à mesurer un canal mais aident à comprendre comment l’intranet participe à la transformation digitale interne de votre entreprise.
Le choix de l’outil ne doit pas se faire “par effet de mode”, mais en fonction de la maturité de l’organisation, de ses moyens et surtout de ses objectifs. L’enjeu n’est pas seulement de collecter des chiffres, mais de savoir comment ces données pourront être exploitées pour éclairer les décisions, orienter les priorités et renforcer la contribution de l’intranet à la stratégie globale.
Voyons maintenant comment donner une véritable dimension stratégique aux données collectées.
Une fois le dispositif choisi, une question clé reste à poser : Que mesurer sur notre intranet ?
La réponse dépend du niveau de maturité et des priorités stratégiques de l’entreprise.
Gardons à l’esprit que la mise à jour des données (si elle n’est pas automatisée), leur analyse et leur transformation en actions concrètes demandent du temps et des ressources dédiées.
De manière générale, les organisations suivent régulièrement un ensemble de KPIs pour évaluer l’usage et l’efficacité de leur intranet.
Voici une liste d’indicateurs classés par thèmes pour densifier l’analyse des données.
La valeur d’un dispositif de mesure ne se juge pas au nombre d’indicateurs, mais à leur pertinence par rapport à vos priorités. Après avoir identifié ce que votre intranet et l’outil choisi permettent de suivre, concentrez-vous sur quelques KPIs vraiment utiles.
Une fois collectés, les chiffres n’ont de valeur que s’ils sont analysés, partagés et utilisés pour agir. L’enjeu n’est donc pas seulement de mesurer, mais de transformer les chiffres en actions concrètes.
Il faut aussi adapter la restitution en fonction de l’audience concernée : un directeur général n’attendra pas le même niveau de détail qu’un responsable éditorial et un manager terrain n’a pas besoin d’un tableau de bord exhaustif pour comprendre comment mieux relayer l’information auprès de son équipe. Cette différenciation permet d’installer une véritable culture du pilotage.
Au-delà du format, c’est la régularité qui fait la différence. Analyser les usages à intervalles fixes (tous les deux mois, chaque trimestre ou semestre) permet de repérer les tendances et d’ajuster la stratégie. Dans certains contextes spécifiques, comme une campagne sensible ou une situation de crise, un suivi beaucoup plus rapproché (heure par heure, par jour) peut s’avérer nécessaire pour contrôler les commentaires, les réactions ou l’évolution du nombre de vues.
Par exemple, un pic de recherches sur “sécurité” peut alerter sur la nécessité d’une action urgente, tandis qu’une baisse d’activité dans une communauté peut révéler un manque d’animation.
Ainsi, les données ne restent pas de simples chiffres, elles deviennent des leviers pour anticiper et décider.
Pour que la démarche prenne tout son sens, l’analyse doit s’intégrer dans la gouvernance de l’intranet.
C’est en reliant les indicateurs aux priorités de l’organisation que la mesure devient un outil stratégique : inutile de multiplier les KPIs si ceux-ci ne reflètent pas les véritables enjeux, qu’il s’agisse de l’engagement des collaborateurs, de la sécurité ou de l’accompagnement à l’onboarding*.
L’autre enjeu est culturel : la donnée ne doit pas être perçue comme un outil de contrôle, mais comme un levier d’amélioration collective. Partager régulièrement les résultats avec les contributeurs, les managers et la direction permet d’installer cette vision constructive et de renforcer la légitimité de l’intranet.
Encore faut-il accompagner cette culture : un indicateur n’a de sens que s’il est compris et interprété correctement. Former les équipes à la lecture et à l’utilisation des données, c’est leur donner les moyens d’agir sur leurs contenus, leurs pratiques et plus largement, sur l’expérience digitale de l’entreprise.
C’est enfin une bonne préparation à l’usage de l’IA générative pour piloter son intranet. On vous en dit plus sur le sujet bientôt !
Lord Kelvin disait : « Ce qui ne se mesure pas, n’existe pas ».
Une chose est certaine, mesurer, c’est déjà avancer. Les premiers indicateurs, même basiques, posent les bases d’une culture de la donnée qui constitue désormais un incontournable dans la mesure de la communication interne.
Mais pour transformer l’intranet en levier stratégique, il faut aller plus loin : enrichir les KPIs, relier la mesure aux priorités de l’entreprise et intégrer l’analyse dans une gouvernance claire.
Les outils d’analyse deviennent alors des alliés puissants : ils permettent d’aller au-delà du constat, d’éclairer les choix éditoriaux, de renforcer l’engagement et d’améliorer l’expérience utilisateur.
👋🏼 Chez Arctus, nous accompagnons les organisations à franchir ce cap : cadrage des besoins, sélection des bons outils, mise en place de tableaux de bord adaptés et accompagnement des contributeurs dans la lecture des résultats.
Vous souhaitez aller plus loin ? Échangeons ensemble pour identifier vos besoins et transformer votre intranet en véritable atout stratégique.
☑️ Clarifier ses objectifs : pourquoi mesurer ? Quels résultats attendus ?
☑️ Commencer simple : mettre en place quelques indicateurs primaires pour installer une culture de la donnée
☑️ Enrichir progressivement : ajouter des KPIs qualitatifs (engagement, recherche, adoption)
☑️ Choisir les bons outils : privilégier ceux alignés avec vos besoins
☑️ Construire des tableaux de bord différenciés : adaptés aux rôles (direction, managers, communicants)
☑️ Analyser régulièrement : instaurer des cycles de revue pour ajuster en continu
☑️ Partager et impliquer : diffuser les résultats aux parties prenantes pour nourrir l’amélioration collective
KPIs* : Key Performance Indicator(s), en français, indicateur(s) clés de performance.
Reporting* : présentation synthétique de données sous forme de rapport.
Heatmaps* : Cartes de chaleur montrant où les utilisateurs cliquent le plus.
Deskless workers* : employés sans poste de travail fixe, souvent en mobilité ou sur le terrain (techniciens, opérateurs, commerciaux, etc.).
Onboarding* : processus d’intégration des nouveaux collaborateurs au sein de l’entreprise.
Arctus est une société de conseil et d’accompagnement au changement, experte en transformation digitale interne. Nous aidons les organisations, les managers et les collaborateurs à mieux travailler ensemble par la mise en place de dispositifs digitaux et le déploiement d’usages collaboratifs et sociaux.
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